Vous connaissez probablement Centraide du Grand Montréal, ou, à tout le moins, en avez entendu parler. L’organisme vise à rendre visibles les enjeux sociaux les plus importants, comme la pauvreté et l’exclusion sociale, et à donner à la population du Grand Montréal les moyens d’améliorer les conditions de vie des personnes les plus vulnérables tout en bâtissant des communautés inclusives. L’un des moyens pour répondre à cette mission est un nouvel outil développé en collaboration avec la firme de sondage Léger, un baromètre qui mesure l’anxiété financière de la population non seulement du Grand Montréal, mais du Québec tout entier.
Qu’est-ce que l’anxiété financière?
C’est à Montréal, le 1er novembre 2022, que Centraide du Grand Montréal et Léger ont dévoilé le tout premier indice d’anxiété financière chez la population québécoise. Pour parler simplement, l’anxiété financière est le sentiment d’angoisse ressenti lorsque nous sommes confrontés à des problèmes d’argent, que ce soit des difficultés à payer des dettes, à économiser en vue de prendre sa retraite, à joindre les deux bouts, lors de la perte d’un emploi, d’une dépense majeure imprévue, etc. En d’autres mots, l’anxiété financière est l’impression qu’un danger imminent va fondre sur nous, un danger que seul l’argent peut prévenir.
Ce que disent les chiffres
Dans une chronique publiée dans La Presse le 2 novembre 2022, le président‑directeur général de l’organisme, Claude Pinard, indique que « 85% des Québécois vivent de l’anxiété financière, de légère à extrême »[1]. Certains groupes sont plus à risque de ressentir cette anxiété. Notamment : les jeunes entre 18 et 34 ans, les cheffes de familles monoparentales (« cheffes », car 4 sur 5 sont des femmes), mais aussi les personnes avec des limitations fonctionnelles. « Elles sont préoccupées par leur capacité à se trouver un logement accessible et convenable et par la peur de ne pas avoir suffisamment d’argent pour leurs besoins essentiels et leur retraite », écrit‑il. Bien entendu, ce ne sont pas seulement les personnes avec une limitation fonctionnelle qui vivent avec cette anxiété, mais aussi leurs proches. En effet, plusieurs membres de la famille doivent aussi faire des sacrifices « en termes de revenus, de capacité à être disponible pour le travail, d’impact sur la carrière, etc. » L’effet boule de neige est imminent…
Des pistes de solution
Cependant, tout n’est pas perdu. Des initiatives tentent d’alléger la situation. Il y a d’abord Handicap sans pauvreté, une initiative pancanadienne par et pour les personnes avec une limitation fonctionnelle, dont le but, est d’engager « les personnes handicapées dans le développement de mesure de soutien, primordialement l’Allocation canadienne à l’autonomie des personnes handicapées. »[2] Ensuite, il y a Finautonome qui est un organisme communautaire de bienfaisance voué à améliorer la situation financière des personnes avec une limitation fonctionnelle. Finautonome offre des services de soutien et accompagne leur clientèle pour accéder plus facilement à l’aide financière qui lui est destinée par le biais de programmes et de mesures fiscales du gouvernement.
Un premier pas
L’indice d’anxiété financière sert à établir des repères pour suivre une tendance qui, on le présume, est à la hausse partout sur le globe. Rappelons-nous que le premier pas pour résoudre un problème est d’abord de le repérer. C’est ce que font Centraide et la firme Léger. Il n’en tient qu’aux instances gouvernementales de mettre en place des mesures qui favorisent l’accessibilité universelle pour les personnes ayant une limitation fonctionnelle et qui facilitent du même coup l’accès au logement, aux renseignements et aux services pertinents, et qui assurent la sécurité alimentaire et les perspectives d’emploi, le tout dans une optique de bien‑être et d’inclusion dont bénéficiera toute la société.
À lire également : Les Québécois connaissent-ils l’accessibilité universelle?
[1] Ce chiffre a même légèrement augmenté lors d’une mise à jour le 18 avril dernier.
[2] Le premier handicap, c’est la pauvreté! – Finandicap, 23 juin 2021
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